The commons, Economic Alternatives in the Digital Age

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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L'ouvrage consiste en une revue de la littérature très mal synthétisée sur les communs. La revue est réalisée par un philosophe et donc est excessivement généreuse quand aux spéculations théoritico-philosophique propre au domaine, lorsqu'on ne parle pas de métaphysique pure et simple. La force de l'ouvrage est de tenter de démêler les communs libéraux, des communs réformistes et des communs anticapitalistes. Mais le problème de l'ouvrage réside dans une permissivité qui permet entre autres d'accepter dans l'anticapitalisme des auteurs qui ne croient pas à la théorie de la baisse tendancielle du taux de profit. Si on ne croit pas à une certaine détermination économique des comportements d'entreprises, on peut pas être contre le capitalisme, on peut juste mélanger les gens.

Dans les communs réformistes on laisse place à Rifkin qui parle du coût marginal zéro, où la production de marchandise n'est plus limitée par le travail. Le coût marginal zéro, ca reste un énorme mythe, particulièrement en informatique. En effet, il faut payer pour une connexion à internet, entretenir les infrastructures, etc., changer les morceaux qui brisent alouette. Hydro-Québec, on pourrait penser qu'une fois les barrages construits, y font juste facturer, mais non, y connectent les nouvelles banlieues, y remplacent les infrastructures qui rouillent en place, y font de la maintenance, etc, bref, près de 20 000 employé-e-s, pis le service est de la crisse de marde. Pour que y'aille des communs numériques, faut que des gens l'héberge, physiquement sur des machines, à quelque part, pis que quelqu'un-e les entretienne. Ca flotte pas dans le vide. En général la théorie de la rente serait plus appropriée pour penser l'internet: l'internet prend une ponction du revenu des entreprises qui y font affaire.

Dans un tel contexte, le commun est un concept foireux. Au lieu d'analyser le travail nécessaire pour défendre ce qui nous reste, on observe que les classes populaires n'ont pas encore été dépossédées de tout, qu'il reste du commun. La maintenance, l'entretien sont encore dissimulé. On ignore facilement les ressources mise dans le fait d'habiter un logement de marde: on appelle le trou-de-cul quand les tuyaux pêtes, on chauffe pour éviter que l'humidité mange les murs, pis on empêche les écureuils de rentrer. Bref, c'est une relation plus parasitique qu'il n'y parait la relation du proprio au locataire. De la même façon, le commun fonctionne parce qu'on s'en sert, parce que le monde le torche après qu'il s'en sont servi, ca avance pas dans l'histoire sans perdre de valeur. "All that is solid melts into thin air" disait Marx dans le manifeste, parce que la valeur est une définition sociale, pis ce qu'on a besoin dans un contexte socio-historique donné peut devenir obsolête le lendemain.

Donc en ne prenant pas en compte la dynamique du travail, c'est facile d'ignorer que le commun numérique, comme l'Internet en général, évolue à la vitesse grand V, pis que le capital peut mobiliser du gros capital pour faire que le courriel gratuit Riseup! aille l'air d'un tas de merde à côté de la nouvelle interface google. On a donc pas trop le choix de suivre, pis l'avantage du capital, c'est qu'il exploite le monde, pis pas nous. Donc le capital ne se contredit pas lui-même dans la numérisation du monde: il garde son pouvoir. La théorie de la rente de Marx, c'est une théorie du rapport de force. Si un sale capitaliste construit une usine pour la louer à un autre capitaliste, c'est qu'il sait que l'autre capitaliste a pas assez de cash pour se construire une usine lui-même, et donc qu'il le tient dans une relation de dépendance. Lorsque les gens se sont mis à pirater la musique des gros labels de disque sur Internet, ca a pas été long que le commun a pris le bord. On peut pas communiquer librement sur internet sans utiliser des moteurs de recherche: google a commercialisé et est devenu la porte d'entrée du web. Facebook pis Amazon, c'est les nouvelles enclosures dans le commun. L'auteur ne parle que de la marchandisation des données, mais c'est des relations de contrôle et de pouvoir.