Et nous serions paresseux ? : résistance populaire et autogestion

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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C'est un peu l'énoncé du projet de la Pointe Libertaire. C'est assez classiquement un livre d'Écosociété, le livre est inconsistant (jusque dans la féminisation) et ca semble un ramassis de textes mis bout à bout. Par contre a) le contenu est original compte tenu qu'il s'agit d'une vision libertaire au sein de la perspective communautaire, b) l'auteur a un long parcours militant qui se voit par des références à des textes anarchistes pour le moins obscurs et c) l'auteur à une position anticapitaliste mûrement réfléchie et développée avec le poids des années.

Essentiellement, le livre fait 4 chapitres, 1) la résistance au casino, 2) l'expérience du café la petite Gaule, 3) les perspectives d'arrimages entre la lutte libertaire et l'organisation communautaire et 4) une stratégie générale d'action politique pour les libertaires de Pointe St-Charles. Le sens est assez clair, on montre comment la créeation d'alternatives et d'oppositions politiques sont complémentaires et ca donne une orientation à la stratégie libertaire qui passe donc par le fait de résister localement tout en construisant des alternatives et un rèves d'autogestion généralisé.

La partie sur le café la Petite Gaule est généralement pertinente à la réflexion sur les coopératives, surtout dans le contexte qu'elle est survenue dans un contexte particulièrement propice, il y avait encore pas mal de subvention, le coût de la vie et des loyers étaient encore faibles, etc.

La réflexion la plus pertinente se trouve sur la question de l'autogestion et de la lutte politique, mais il est dur d'y porter une grande attention vu l'enfermement du débat dans le quartier. Même s'il est important de développer des initiatives près de nous, il n'y a que le quartier de Point St-Charles qui est dans une situation aussi avancée de résistance et d'enracinement communautaire. Il n'y a pas de réflexion sur les limites d'une stratégie de pôle de résistance, dans laquelle il ne semble pas improbable que des militant-e-s se détachent des quartiers moins militants pour se rendre dans ces pôles.

Malgré tout, c'est quand même ce qu'il y a de plus proche de la description d'un projet collectif vers une société libertaire. On regrette le manque d'analyse quand au racisme ou au colonialisme dans le texte qui ne viennent pas contrebalancer les nombreuses mentions de Roméo Bouchard.