Le capital, livre deuxième

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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J'ai ici la vieille impression du tome 2, en deux volumes parce que la ré-éditions du livre 2 du capital aux éditions sociales (eg: traduction qui ne transforme pas le sens de l'exposé), est épuisée et est prévue d'être réimprimée aux éditions sociales... en 2024. Les numéros de page entre l'édition des années 1970, en un seul volume et celles-ci ne concordent pas. Il faut se fier à une édition piratée (comme celle-ci, c'est rigolo, c'est clairement une copie qui a été faite à l'UQAM, c'est marqué sur la frange).

Cycle du capital-argent (ch. 1)

C'est pas très compliqué, pour le capitaliste, il fait A-M-A': il part avec de l'argent, achète des marchandises (force de travail et moyens de production (qui comprennent les fournitures, comme le coton pour faire du fil)) qui doivent venir de 2 endroits différents: les fait qu'on achète de la force de travail et du moyen de production: "[...] présuppose des procès historique qui ont dissout l'association originelle des moyens de production avec la force de travail" (p. 34). AMA', ca cache le fait que c'est en fait A-M(Mp, T)... P ... M'-A. C'est les phases A-M et M'-A' qui sont le procès de circulation: "Deux de ces phases appartiennent à la circulation, une à la production" (p. 50). La pratique de vente, c'est encore une vente physique: "Le fil ne peut pas être vendu avant d'être filé" (p. 51).

Peu après, on lance une balle courbe en amenant la question du transport. On voit que Marx pédale pour se justifier: "Il y a cependant des branches d'industrie autonomes, dans lesquelles le produit du procès de production n'est pas un nouveau produit matériel, une marchandise. L'industrie des transports est la seule d'entre elle qui possède une importance économique, qu'il s'agisse du transport proprement dit des marchandises et des hommes ou de la simple transmission de communications, lettres, télégrammes, etc." (p. 52). J'ai souligné trois parties. D'abord, on voit qu'on a tout fait la théorie de la plus-value dans le livre premier pour montrer hors de tout doute que seul le travail crée la valeur , mais ici on justifie en une ligne que ca fonctionne aussi pour la production immatériel: la taille de l'argumentaire est clairement disproportionnée. Ensuite, la deuxième section est en accord avec l'idée que la production immatérielle existe pas chez Marx (comme cité par Fortunati et dans les Theories of surplus Value, livre 1, p. 410). Finalement, la transmission des données est distincte du transport physique, mais fait crée de la valeur. Généralement, on comprend pourquoi Marx met le transport dans son chapitre de définition, parce que sinon ca va encore plus sortir de nulle-part plus loin, mais on sent que c'est pas si simple.

Finalement, on continue d'avoir une conception prolétarienne des travailleur·euse·s: "l'ouvrier vit d'une paye à l'autre sans réserves" (p. 57). À l'inverse, la consommation de luxe n'a pas de statut particulier: "une partie de la plus value issue du capital variable est dépensée par le capitaliste en vue de sa consommation privée, qui relève du commerce de détail" (p. 58). Donc, la consommation des bourgeois·e·s prennent le temps de travail socialement nécessaire, même si les bijoux ne sont pas socialement nécessaire.

Le cycle du capital productif (ch. 2)

On vire de tout les côtés le capital productif, c'est vraiment pénible à lire, c'est très méticuleux dans les détails. On fait un cycle du capital productif M'-A-M dans lequel les phases M'-A et A-M sont les phases de circulations, donc elles se retrouvent ensemble. On parle que généralement M'-A amène une A plus grand, donc que le capitaliste, dans la reproduction simple, prend la plus value pour sa consommation (m-a-m, parce que dans la nomenclature précédente M' = M + m (comme A' = A + a). Ensuite, y'a la reproduction élargie, ou une partie du m est investie pour que dans le cycle suivant. Finalement y'a les logiques de thésaurisation qui sont liées à une granularité du capital: si tu veux une machine à café de plus dans ton café étudiant, ca te prend 100$ pour la machine, 50$ pour l'adolescent-e, pis 100$ de café de plus. Si tu juste fait 100$ de profit la veille, tu veux thésauriser jusqu'à ce que tu puisses agrandir (et tu dois agrandir parce que le capitalisme).

Y'a une phrase qui dit explicitement ce que je disais plus haut: "la force de travail est une force de travail d'autrui, acheter par le capitaliste à son détenteur propre, ainsi qu'il achète ses moyens de productions à d'autres détenteurs de marchandises" (p. 76)

Le cycle du capital-marchandise (ch. 3)

C'est une déclinaison supplémentaire des deux formes précédentes: cette fois on a M'-A-M... P ... M'’. On commence avec M' parce que la marchandise soit elle vient d'un procès de production capitaliste, soit elle est suffisamment grande qu'elle ne peut agit comme valeur d'usage. On comprend mieux le but de faire ces déclinaisons quand Marx rapporte ces trois modèles aux économistes précédents qui utilisent les différentes formes pour faire différents arguments. Par exemple, les mercantilistes partent du capital-productif, et une fois la production finie, il y a surtout de l'échange, ca fait qu'on escamote la production.

Les trois figures du procès cyclique (ch. 4)

J'ai pas compris grand chose, mais en gros, les trois cycles présentés dans les sections précédentes surviennent en parallèle et de manière continue. On met l'emphase sur le fait que le capital doit être en mouvement pour se renouveler, passer du procès de production (mettre les moyens de production et le travail en action) au procès de circulation (vendre le produit fini, racheter des moyens de production). Cette présentation du cycle se transforme dépendamment où on commence l'histoire: on peut commencer par la circulation, par la production, ou par les moyens de production, parce que ca forme un cycle. On parle de ce qui se passe quand les prix, des matières première ou des produits finis augmentent lors du procès de production. On fini avec des exemples mathématiques qui montrent comment ca fonctionne sur une durée de temps donnée, combien de cycles de rotation doivent être fait pendant une période pour financer l'amortissement des bâtiments et des machines. Généralement, Marx tente de dire que la circulation ne produit pas de valeur: tout le capital se résume à montrer cette hypothèse. En montrant que l'investissement qui prend de la valeur est une des figures du cycle de production A-M-A', il dit que c'est de simplifier que d'ignorer que c'est dans M(Mp-T)... P... M' qui se produit la valeur.

La période de circulation (ch. 5)

On règle des détails: c'est normal que le capital soit en jachère une partie du procès de production: on achète du coton avant qu'on le file, et il faut avoir un certain stock pour éviter d'interrompre la production. Ces périodes de jachères peuvent être minimisées pour réduire le coût de capital fixe, par exemple en travaillant de nuit dans les usines. On donne des exemples comment les productions capitalistes doivent être le moins périssable possible, sinon elles sont locales, et peuvent donc pas être soumises à la concentration continuelle. Déjà on voit paraître un peu le problème: si le capitalisme fournit les nécessités aux travailleur·euse·s, nourriture, logement et vêtement, on voit qu'on devrait pas faire long feu avec la nourriture (à moins qu'on adapte la bouffe au besoin capitaliste), le logement ca s'est rarement fabriqué en gros, alors y reste le linge. C'est pour ça qu'on est dans le coton, pis que c'est la source des premiers efforts capitalistes.

Les frais de circulation (ch. 6)

Marx continue à marcher lentement pour exclure tout les éléments autres que le travail du processus de création de valeur. Il traite de la comptabilité, des ventes, des frais de garde (eg: de garder des réserves de produit) et du transport. De tout ca, c'est seulement le transport qui crée de la valeur. Bref, on a fini l'introduction du livre où l'on disait que seul le travail crée de la richesse, en décomposant de manière vraiment précise les processus de circulation de valeur dans l'économie capitaliste pour dire qu'il faut faire du travail pour créer de la valeur.