L'invention des déchets urbains, France: 1790-1970

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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Qui parle d'autogestion parle de reprendre la production industrielle, ce qui amène nécessairement à penser cette production industrielle. En partant de Bellamy-Foster dans Marx's Ecology, on voit que Marx avait conscience des mécanismes métaboliques, mais l'ouvrage se perd pas mal trop dans la théorie sans pouvoir situer réellement l'évolution de ces relations métaboliques, les relations natures-humain·e·s. Ici, c'est une histoire vraiment pertinente qui présente comment en l'espace de 60 ans on est passé du pic de la valorisation des engrais issus du milieu urbain (vers 1850), alors que "l'utilisation rationnelle des résidus de l'industrie est du domaine de la chimie" (p. 244), au fait de crisser direct notre pisse pis notre marde dans les fleuves, rivières, etc. Bref, c'est de faire de la bonne sociologie critique en prenant en compte les contraintes sociales en présence et en montrant que c'est pas automatiquement le capitalisme, mais plusieurs facteurs: a) l'arrivée de l'eau courante qui augmente la consommation d'eau et qui augmente le coût de transport de ce qui va devenir les "eaux usées", b) l'apparition des banlieues, qui vont augmenter la distance entre la ville et la campagne, c) l'apparition des engrais de synthèses qui viennent remplacer pour moins cher les engrais urbains. Bref, y'a trois raisons économiques qui sont présentées dans le contexte d'une résistance des administrations urbaines, nostalgique de l'époque où les agriculteur·trice·s les payaient pour avoir accès au vidange des latrines, à une époque où les villes payent pour les filtrer et les envoyer dans le fleuve. Ca montre donc comment la logique économique, au dépens des relations symbiotiques avec l'environnement, a réussi à déqualifier les pratiques écologiquement soutenables.

Évidemment, comme tout espèce de manifeste radical écologiste venant en partie du secteur des sciences, y'a même pas la mention du mot écologie, y'a la mention "d'écologue" urbains (ca doit être un néologisme), et on mentionne l'environnement dans son sens propre, c'est-à-dire les environs de l'écoumène.