Les travailleurs contre l'État bourgeois

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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Ca semble un peu difficile de critiquer les stratégies révolutionnaires actuelles sans prendre en compte les opportunités actuelles de lutte. Sévigny disait que depuis l'incorporation des syndicats dans les structures capitalistes par les fonds de pension, il n'y a plus particulièrement d'espoir. Mais est-ce que les stratégies syndicales d'avant étaient pas mal mieux? C'est quand le dernier soubresaut d'organisation syndicale qui peut donner un peu d'espoir? Ce livre montre que même en 1972, l'État avait déjà particulièrement aménagé les salaires des gens en fonction de la formation pour miner toute forme de solidarité syndicale et que les syndicats avaient même pas le courage d'essayer d'égaliser les salaires pour la peine, et encore moins de mener une lutte efficace. Ca adonne bien parce que le plus gros employeur au Québec, ca reste l'État. Si en '72, c'était difficile, maintenant, ca semble vraiment vraiment hors d'approche, surtout dans le contexte idéologique.

Ca commence avec un chapitre sur le travail d'organisation à la CSN, qui avait mené le travail d'organisation du front commun. Le travail de discussion était parti d'en haut, des centrales, qui avaient organisé le plan sans vraiment s'informer des situations à la base. Il-le-s avaient nommé une personne pour faire de la mob dans la société en général, mais finalement son poste avait été ramené à l'information au syndiqué-e-s, et comme il était trop tard, ca surtout été l'information aux syndiqué-e-s qui a été faites. Il y avait quand même des assemblées d'information et du matériel de produit pour expliquer le front commun, mais sans jamais vraiment expliquer le conflit capital/travail et la position de l'État dans tout ca.

La stratégie du front commun était une stratégie défensive, parce qu'entre les négos du secteur public de de 69 et celles de 72, le gouvernement du Québec avait mentionné que ca cible salariale pour les travailleur·euse·s de l'État était passé du troisième au deuxième quartile du privé. Le but de la stratégie de négo était de rameuter Hydro-Québec dans le front commun (même si c'est pas clair) et de calquer les salaires sur leurs échelles de paye, puisqu'il-le-s étaient les mieux payé-e-s. La seule affaire vraiment pas pire du plan de négo c'est le 100$/semaine minimum pour tout les employé-e-s de l'État. Mais évidemment, c'est de la CSN que va naître la CSD pour trahir l'organisation du front commun. Alors même quand il y a un peu de volonté révolutionnaire dans un syndicat, ca créait assez d'opposition pour saboter tout le truc.

La section suivante sur la CEQ (désormais CSQ) est encore plus épeurante. À plusieurs reprises les intentions des chefs de centrales mentionnent le fait qu'il-le-s essayaient d'éviter d'être dépassé-e-s par la base. La CEQ embarque dans le front commun, mais ne considère pas généralement pas que leur tâches équivalent à celle du reste de la fonction publique, pour eux ce n'est pas nécessairement la meilleure manière de faire avancer leurs conditions: "Dès le départ, la CEQ a craint que le Front commun ne serve davantage les syndiqués moins payés de la CSN et de la FTQ." (Piotte et al., p. 141). "[...] [L]a CEQ a au contraire perçu le Front commun comme une expérience qui pouvait, si elle n'était pas contrôlée, être "dangeureuse" pour son autonomie, ses priorités et les privilèges des enseignants (sic)." (Idem, p. 141). La CEQ, dans ce contexte, n'a définitivement pas montré le front commun comme un affrontement du prolétariat contre la bourgeoisie, mais a sorti des affaires sur le rapport Parent et l'implication des travailleur-euse-s dans la gestion des écoles comme revendication et matériel de mobilisation.

La CEQ et la CSN voyaient toute les deux la stratégie des deux fronts, où la flicaille syndicale négochiait et les pauvres allait se faire battre par les flics dans les manifs en appui. Trop peu de matériel d'information au syndiqué avait été produit de manière à rendre

Le syndicat d'Hydro-Québec ne faisait même d'AG avant le front commun, et encore moins de mobilisation. Ils sont embarqué dans le front à reculon, et ils en sont sorti dès qu'il-le-s ont vu une ouverture de négocier avec le gouvernement. Leur peur c'était que le Front commun ramasse beaucoup et qu'il-le-s se retrouvent avec les miettes à la fin. Il-le-s ont fini par avoir des hausses marginalement plus haute que la fonction publique au final.

Réflexions[modifier]

Déjà en 1972, le monde avait intégré leur privilèges professionnels, pis les syndicats avaient même pas le courage de faire de la propagande qui essayait d'effacer ca, dans une des époque les plus progressiste. Je pense que l'écart entre les riches et les pauvres, et particulièrement les écarts entre les palliers salariaux ont vraiment augmenté, vu la désyndicalisation américaine et canadienne. Même à cette époque le Front commun c'était une stratégie contrainte sur les gros syndicat et c'était pas suffisant pour pas que les centrales se tiennent.

Alors l'autogestion, jusqu'où c'est de la merde à comparer à des perspectives de luttes bouchées par une majorité qui non seulement se pense plus privilégiée que les autres, mais qui en plus refuse de remettre en question son privilège. C'est con, mais les conclusion de Piotte et al vont plus dans la direction de Kropotkine dans la Conquête du pain, en proposant des "fronts communs régionaux ou comité intersyndicaux démontraient que l'abolition de la coupure mécanique, entre luttes syndicales sur le front de la production et luttes populaires sur le front de la consommation, était nécessaire pour développer des perspectives véritablement politiques [...]" (Piotte et al., p. 264). C'est donc à dire qu'on devrait probablement viser une autogestion, qui se base sur les stratégies d'occupation déjà mise en place de façon spontanées par les travailleur·euse·s.

Si l'on assume que les vélléités révolutionnaires des travailleur·euse·s privilégié·e·s sont toujours aussi diffusent, et que les structures mises en place depuis par les syndicats (Fond de solidarité de la FTQ) sont la réification de leur position de classe, il reste quoi à faire? Est-ce qu'il est possible de travailler à faire des nouvelles structures révolutionnaires pour rassembler les travailleur-euse-s dans des perspectives lutte de classiste, alors que notre confort dépend directement du travail de misère des pays du sud? Si on veut commencer une réelle stratégie de solidarité de classe en commençant à égaliser à partir du bas, il faut commencer par améliorer la situation des autochtones et envoyer du support aux syndicats des pays du sud. L'autre solution c'est de simplement s'allier de révolutionnaire pour rester au niveau de l'agitation propagande en utilisant les différents membership des organisations syndicale, étudiantes, communautaires pour montrer les intérêts convergent et faire la promotion des idées anticapitalistes/révolutionnaire, pas mal sur le modèle de l'AIT en Espagne, dans une époque où les mouvements ouvriers et paysans étaient les principaux mobilisés.

Dans un tel contexte, l'apport des coopératives de travail constitue un peu une place où laisser les victoires des luttes précédentes, réduisant la pression économique du capital sur les travailleur·euse·s. Un peu comme les coopératives d'habitation réduisent partiellement l'influence de la spéculation dans un quartier en réduisant généralement le nombre de transaction et fournissent une protection pour certain·e·s travailleur·euse·s exploité·e·s de sortir de l'antagonisme capital travail. Ca, c'est évidemment en non comptant pas l'apport bakouninien de l'idéologie des travailleur·euse·s dans les espaces d'autogestion, où les travailleur·euse·s doivent penser à comment ne pas exploiter son prochain et prendre des décisions collectives, permettant entre autres de se positionner dans le conflit de classe en cas de soulèvement populaire.