Propriété, exploitation, valeur et usages

De Projet de recherche sur l'auto-exploitation collective
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Le problème de la propriété selon ses formes[modifier]

La propriété privée[modifier]

La propriété est ici comprise comme la perte des moyens d’existence – généralement à la suite d’un vol – et l’exclusion des moyens de production, c'est-à-dire la concentration des moyens d’existence et de production (l’argent) dans les mains d’un détenteur de ceux-ci : le propriétaire ou la personne morale.

La coopérative[modifier]

Elle correspond à un mode de propriété collective.

Les Communs[modifier]

Possession

Usages[modifier]

Le raccourcissement des chaînes d’approvisionnement entre la production et la consommation (réduction des médiations marchandes, levée des voiles d’opacité complexe) permet-il de réconcilier la personne divisée, sous le capitalisme, entre son « travail » et ses « besoins » ? (Lordon, 2010 : 51)

Gorz (1988) pense aussi qu'il n'est pas possible de se réapproprier les finalités de l'activité sans en découdre avec la division mégasociale du travail; la surspécialisation du travail, rend le travailleur étranger à la finalité de son travail.

"La richesse des sociétés industrialisées s’appuie précisément sur leur capacité sans précédent de combiner, par des procédures organisationnelles préétablies, une immense variété de savoirs partiels que leurs détenteurs seraient bien incapables de coordonner par voie d’entente mutuelle et de coopération consciente, volontaire, autorégulée." (Gorz, 1988 : 76)

Valeur et exploitation[modifier]

L’auto-exploitation[modifier]

Travail gratuit et auto-exploitation[modifier]

Il existe actuellement deux conceptions du travail gratuit.

En empruntant une conception anthropologique, on peut définir le travail gratuit comme toute activité de production ou de reproduction qui s’effectue en dehors d’une relation salariale. La notion a été largement utilisée en référence au service domestique. Si l’on s’en tient à la définition du travail comme activité salariée, le travail gratuit constitue un oxymore.

L’autre conception – synonyme du concept de travail démarchandisé de La Berge – renvoie aux activités ou au temps de travail non rémunérés mais exécuté dans le cadre d’un travail salarié.

« Le terme de travail démarchandisé renvoie à une intensification des possibilités d’extraction au sein de la relation de travail28. Une telle intensification se produit en dehors du marché du travail salarié puisqu’il n’y a pas de salaire. Avec le terme de travail démarchandisé, je veux suggérer une nouvelle configuration de l’extraction de la valeur, dans laquelle le salaire est diminué, mais l’organisation formelle du travail, ses rythmes, ses engagements et ses récits demeurent. »

Le travail gratuit constituerait une manifestation du travail sans limite du capitalisme contemporain. Ainsi l’emploi atypique, qui a si justement caractérisé le système d’emploi des cinquante dernières années et les dynamiques postfordistes d’exploitation, devrait céder sa place à cette forme généralisée qu’est le travail gratuit au chapitre de l’exploitation.

Proposition de définition :

Activités réalisées pour le bénéfice d’un tiers étranger (Simmel). Le travail suppose alors la présence de médiations institutionnelles – l’argent ou des systèmes de compte solidaires – qui permettent que le produit de l’activité puisse atteindre son bénéficiaire. (MPB)

Dans le cadre de ce type de travail, la gratuité ferait référence à du temps ou des tâches rémunérées réalisées au bénéfice de ce tiers ou pour d’autres raisons moins évidentes qu’il s’agira justement de mettre en évidence (maintien du système, stratégie de carrière, amour de la connaissance, vocation et sens profond des responsabilités professionnelles).


Références[modifier]

Gorz, André, Métamorphoses du travail. Quête du sens, Paris: Galilée « Débats », 1988, 302p.

La Berge, Leigh Claire, « Le travail démarchandisé : conceptualiser le travail après le salaire », Ouvrage, Traduction par Éloi Halloran (Article paru en anglais dans Lateral, no. 7.1, printemps 2018) mai 2020 [1]

Lordon, Frédéric, Capitalisme, désir et servitude, Paris, La Fabrique, 2010